— Bonsoir chérie ! J'ai eu Thibault, il est en mission dans le sud ! dit Luc en rentrant dans l'appartement.
— Et alors que dit-il ?
— Il m'a dit de prendre des photos du coffret et de les lui envoyer. Il regardera et nous dira que faire.
— OK, je vais les faire…
— Il est sur une mission où ils auraient fait une découverte étrange. Il est très occupé dans la journée, mais il prendra du temps ce soir pour examiner les images que tu vas envoyer.
— Bien ! Répondit-elle en finissant de se sécher les cheveux.
— Mon amour ! Tu sais que nous avons une soirée costumée ce soir. Tu as pensé à ton costume ?
— Oui bien sûr ! J'ai un faible pour le comte Dracula et toi ?
— Moi ! J'ai trouvé un costume de Diane chasseresse…
— Deux immortels ! Sourit-il en l'embrassant.
— Prépare-toi, il nous reste peu de temps, surtout si on veut envoyer les photos à Thibault.
— Occupe-toi les photos pendant que je me prépare. Tu les feras mieux que moi.
— Ok !
Pendant que Luc prenait sa douche et enfilait son costume de dandy vampire, Jane photographia le coffret sous tous les angles possibles. Aussitôt les clichés envoyés, ils se rendirent à leur soirée costumée.
— J'espère qu'à notre retour Thibault aura eu le temps d'examiner les photos. J’ai remarqué une inscription en grec sur le coffre autour de la serrure.
— Ne t'inquiète pas, il saura la traduire. C'est un peu son domaine.
— Je sais. Tiens ! Regarde ! Élisa et Joss sont là aussi, au moins on ne va pas s'ennuyer.
Les deux jeunes gens entrèrent avec leurs amis dans l'appartement d'où s'échappait de la musique et des rires. Ils ne pensaient plus au coffre et Ils ne remarquèrent pas l'ombre dissimulée à côté d'un arbre, non loin de l'entrée de l'immeuble.
Quelques heures plus tard, en rentrant à leur appartement, ils espéraient un message de Thibault. Ils partageaient l'ascenseur avec un homme qui portait pardessus beige, dont les pans du col, remontés, masquaient le visage.
— Un peu bizarre ce type ! murmura Jane en sortant.
— Oui ! Sûrement un nouveau locataire, je ne l'avais encore jamais croisé.
Ils allumèrent leur ordinateur et découvrirent le message tant attendu.
"D'après les photos et les remarques de Laurence, le coffre à l'air d'être un coffre de la fin du moyen-âge ou d'être une copie d’un coffre de cette période. Quant à l'inscription en caractères grecs, c'est en fait une phrase latine écrite avec des lettres grecques : "Hicestlapisintroitusinviamsapientiae". Ce qui je pense veut dire : "Cette pierre est l'entrée du chemin de la sagesse". Mais c'est un latin un peu bizarre. Ouvrez le coffre avec précaution pour ne pas casser la serrure, mais au vu du latin utilisé, je pense que c'est une copie récente, en plus le bois n'a pas l'air très abîmé. Donc vous ne risquez pas d'endommager un trésor archéologique…
C'est sûrement une boîte de géocaching, il m'arrive d'en faire parfois. Ouvrez là et ensuite allez la remettre pour les autres joueurs. Mais ne vous faites pas prendre, passer plutôt par là où vous êtes sortis..."
— Alors on l'ouvre ? s'enquit Jane.
— Ben, d'après Thibault, il ne contient rien de précieux alors, allons-y !
Avec précaution, Jane fit glisser le verrou métallique un peu rouillé et entrouvrit le coffre. Une lueur bleue s'en échappa. Surprise, elle referma le coffre.
— Qu'est-ce que c'est ?
— Sûrement une sorte de diode fluorescente… Ne t'inquiète pas, ouvre-le !
Ils découvrirent alors, un parchemin maintenu enroulé par une lanière de cuir ainsi qu’une petite pierre bleue, mais dont la lueur avait disparu.
— Regarde ! dit Luc en riant, la lumière bleue que tu as vue c'était juste la diode de ton téléphone pour te dire que tu avais reçu un message.
— On regarde ce document ?
Luc dénoua avec précaution la lanière et ils virent encore une fois des lettres grecques.
— Décidément, ces géocacheurs ne nous facilitent pas la tâche, mais je suis en train de me prendre au jeu. Si c'est comme pour l'inscription sur le coffre, il suffit de remplacer les caractères grecs par nos lettres et on devrait y arriver.
— Et si c'est du latin ?
— Les traducteurs informatiques sont là pour nous aider non ? Et si je me souviens bien, tu avais fait du latin au lycée…
— Ne te fous pas de moi !
— Je n'oserai jamais me moquer de toi, dit Luc en embrassant son amie.
— Voyons ce que dit ce texte alors !
Pendant que Jane lui donna les lettres, Luc écrivait le texte sur l'ordinateur. Plus il tapait et plus la traduction donnée par le traducteur, leur semblait étrange.
"Près du lieu où César fut vaincu
Entre le profond lac et le
château
Au fond de la grotte
La porte de l'éternelle
jeunesse
La pierre ouvrira."
— Tu y comprends quelque chose ?
— Non, mais ça me donne envie d'en savoir plus.
— Je crois que nous allons devoir faire un voyage en Auvergne, tu n'as pas de la famille vers Clermont ?
— Si, un vieil oncle excentrique, mais cela fait des années que je ne l'ai pas vu.
— Bah ! Cela nous donnera l'occasion de lui rendre visite. Je scanne le parchemin, et demain tu iras remettre le coffre en place.
Ils remirent ensuite le coffre dans le placard et ils se couchèrent. La pierre qu'ils avaient laissée sur la table basse du salon à côté de la collection de galets que Jane ramenait chaque année de leur escapade de bord de mer ne semblait pas différente des autres.
Au milieu de la nuit, Luc ouvrit les yeux, un bruit étrange semblait parvenir de l'entrée. Il prêta une oreille attentive et entendit des pas feutrés dans le salon. Il ne voulut pas affoler Jane et se leva en silence dans l'obscurité. Il entrouvrit la porte et il vit alors une ombre penchée sur la table basse. Il se jeta sur l'homme qui examinait les pierres, mais celui-ci vif et souple comme un chat esquiva le jeune homme. Il attrapa le coffret et sortit en courant de l'appartement. Au même instant, Jane à moitié endormie entra.
— Que se passe-t-il ?
— Je crois que l'on vient de se faire cambrioler ?
— Quoi ?????
Elle alluma et regarda autour d'elle.
— Il ne manque rien pourtant !
Puis elle vit la porte du placard de l'entrée ouverte et son contenu, répandu sur le sol.
— Le coffret ?
— Oui je crois que c'est ce qu'il était venu chercher.
— Regarde il me manque un galet, mais la pierre est toujours là.
— Il a dû se tromper et il a ramassé un de tes galets.
— Que fait-on ? On ne peut pas prévenir la police, vu comment on a trouvé le coffre.
Luc regarda la porte d'entrée et pensa à un professionnel, la serrure n'était même pas abîmée.
— Cela devient de plus en plus mystérieux, pourquoi venir voler un coffret de géocaching.
— Je ne sais pas, mais cela me donne de plus en plus envie de trouver cette porte. Je vais faire un message à Thibault avec le scan du parchemin et peut-être qu'il pourra nous en dire plus.
— OK moi je retourne me coucher, je bosse tôt demain.
— Et si on prenait quelques jours de congé ?
— Toi tu veux percer ce mystère ?
— Un coffre qui est une réplique, un parchemin avec une énigme, une pierre qui n'a rien de précieux et un mystérieux voleur… Tu ne crois pas que ça mérite une explication ?
— Si ! Si ! Mais là je suis fatiguée…
Elle entraîna Luc à sa suite dans le lit et fit taire ses objections par un long baiser.
Dans la semi-obscurité, aucun des deux amants ne remarqua la poussière bleuâtre sur le sol qui était tombée du long pardessus de l'homme mystérieux.
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