lundi 21 décembre 2020

Le Manoir aux Fleurs -10- Surtensions Amoureuses

 

Dans un autre quartier de la ville, Eléonore de Longueville se tournait et se retournait dans son lit à la recherche du sommeil. Depuis les évènements de la chaufferie au lycée, elle se posait des questions et surtout elle sentait que ses désirs redevenaient incontrôlables comme à l'époque de sa mésaventure avec Mariette.

Son sommeil fut parcouru de rêves et d'envies qui la réveillèrent dans un état d'excitation intense. Elle dut prendre une douche presque glacée pour réussir à calmer son trouble. Quand elle arriva dans son bureau, elle fut heureuse de ne pas avoir croisé Léonard car elle aurait eu du mal à se retenir de lui sauter dessus. Elle se força à se concentrer sur ses tâches administratives pour ne pas penser à cette nuit et son homme d'entretien. Elle ignorait que dans leurs salles de classe, Viviane et Marie avaient elle aussi partagé le même rêve et que dans son atelier, Léonard se demandait pourquoi il avait eu ce rêve si étrange et si réaliste la nuit dernière alors qu'il dormait à côté de son épouse adorée.

En sortant de sa classe, Viviane croisa Marie qui voulut savoir des informations sur son week-end à son amie.

— Il est vraiment extraordinaire ! Et, mais ne le répète pas, c'est un dieu au lit !

— Toi alors ! Quand je t'ai connue, on t'aurait donné le bon dieu sans confession et dès le premier week-end que tu passes avec un collègue tu lui proposes la totale…

— Tu as vu comme il est beau… et je ne te raconte pas ce qu'il cache…

— Oh ça va ! Pas la peine d'en rajouter… Moi aussi j'ai passé un week-end de rêve avec le retour de mon ancien chéri…

— Oui cela se voit à tes cernes ma chérie…

— Oh ça ! Ce n'est pas le week-end mais cette nuit… j'ai très mal dormi et en plus j'ai fait des rêves étranges…

— Toi aussi ?

— Oui… et tu étais dans mon rêve…

— Toi aussi tu étais dans le mien…

Viviane commença à lui parler du démon qui l'avait emportée, alors qu'elle pensait à Gérald en s'endormant.

— Oui moi aussi j'ai vécu cette scène mais c'était moi que ce démon enlevait…

— Comme moi ! ajouta Viviane. Que se passe-t-il ?

— Je ne sais pas mais cela commence à devenir troublant, j'ai l'impression que notre psychisme est de plus en plus contrôlé par le comte et qu'il commence à diriger nos actes et nos envies.

— Oui moi aussi. Conclut Viviane en se rapprochant insensiblement de sa collègue.

— Non Viviane, arrête ! Pas ici ! Les élèves…

La jeune femme interrompit son geste troublée et honteuse. Marie rit du trouble de son amie et lui dit de l'attendre. Elle finissait dans une heure et elle pourrait aller se prendre un verre dans un café discret du centre-ville, lieu de rencontre de la communauté gay, où elles pourraient s'embrasser sans risquer le regard méprisant des autres.

Pendant ce temps, Léonard de nouveau confronté à un acte de vandalisme dans les sous-sols de l'établissement frappait au bureau d'Eléonore. Quand, ils furent l'un en face de l'autre, ils perdirent le contrôle de la situation et ils commencèrent à s'embrasser avec fougue.

Ils ne virent pas une élève curieuse qui osa pousser discrètement la porte (ayant) car elle avait entendu des bruits étranges dans le bureau. Surprise par ce qu'elle vit, elle referma la porte et s'éloigna sans bruit dans le couloir. Mais, comme beaucoup de jeunes de son âge, elle avait toujours son téléphone à portée et elle avait filmé une partie de la scène sans réaliser les conséquences que cela auraient quand le posta sur les réseaux sociaux.

Dans son manoir, le comte suivait l'évolution des événements par les yeux de ses petits espions. Il avait passé la journée à se renseigner sur sa locataire. Il commençait à croire que le destin était avec lui. Un de ses amis venait de lui faire parvenir des renseignements sur cette jeune femme et ce qu'il lisait le laissait pantois. Il savait que de telles personnes existaient mais il n'en avait encore jamais rencontrées. Elle était ce que l'on appelait une Régénératrice. Une femme qui avait le pouvoir de rendre leur vigueur et surtout leur donner une forme d'immortalité aux hommes porteurs du Sang Sacré qui lui faisaient l'amour. Mais ce pouvoir n'était efficace que si elle portait la fille de cet homme. A la naissance de cet enfant, la mère mourrait en couches et le pouvoir était transmise à sa fille qui serait à son tour une régénératrice. Si le père refaisait l'amour à sa fille, il pourrait ainsi continuer de vivre générations après générations.

La seule chose qu'il n'avait pas pu découvrir était qui était le père de Viviane, son agent n'avait pu découvrir que la branche maternelle de la jeune femme. Depuis plus de quatre siècles, ses aïeules servaient de régénératrices et toutes mourraient en couche. Mais les pères restaient mystérieux. Il supposait malgré tout que ce devait être le même homme qui utilisait cette lignée de femme pour se régénérer et si c'était le cas, la puissance de ce mage devait être prodigieuse. Quand il aurait mené à bien son projet avec le Maître démon, il s'occuperait de cet inconnu ou plutôt de Viviane. S'il coupait la chaîne, cet homme mourrait naturellement et ne risquerait plus de le concurrencer un jour.

Il était reconnaissant à l'entité qui l'assistait car grâce à elle, il n'avait pas besoin d'une lignée de femmes mais il lui suffisait juste de profiter de l'énergie sexuelle de ses jeunes protégées pour retrouver sa vigueur. Et il en sentait les effets depuis que Myriam et Elsa avaient rejoint son personnel. Ils ne pouvaient pas leur dire que d'ici à quelques mois, leur jeunesse serait flétrie et qu'elles paraîtraient avoir au moins vingt ans de plus que leur âge réel, mais leur désir de plaisir ne serait pas amoindri, au contraire, plus elles vieilliraient et plus elles auraient envie de plaire et de faire l'amour. Mais quels seraient les hommes qui voudraient des femmes de vingt ans qui auraient le physique d’une sexagénaire. En général, elles finissaient par se suicider. Le comte ne comptait plus le nombre de corps qu’il avait fait inhumer dans le cimetière des sœurs pandorines.

Il abandonna sa rêverie pour se consacrer à l’organisation de la cérémonie de la Venue lors du jour de Samain. Il rechercha dans ses grimoires tout ce qu’il pouvait trouver se rapportant à ce rite antique. Ce rituel remontait à l’époque néolithique, bien avant les premières civilisations connues, quand les hommes prirent conscience de l’existence d’entités spirituelles. Il n’avait pas la puissance des Veilleurs qui lui aurait permis d’ouvrir ce portail sans difficulté mais étant porteur du Sang Sacré, il lui suffisait de détenir une pierre de pouvoir pour le faire. Il y avait bien quelques noctulescents dans son domaine, mais il veillait à ce que ces papillons de nuit ne prolifèrent pas car le pouvoir véhiculé par ces insectes était trop imprévisible. Il préférait attendre d’être en possession de la pierre philosophale que ne manquerait pas de lui rapporter Keireen.

A l’autre bout de la ville, dans une villa moderne, des notes de musiques s’élevaient dans la douceur de cette soirée automnale. Gérald jouait une adaptation pour piano de l’introduction de la Flûte Enchantée de Mozart. Il se souvenait avec nostalgie de ce compositeur fantasque parti bien trop tôt. En sa compagnie, avant de s’appeler Gérald, il avait parcouru l’Europe et visité les grandes cours de ce continent. Ce fut au cours de son passage à Versailles qu’il avait rencontré cette femme qu’il avait aimée et chérie, et qu’il avait arrêté de suivre les déplacements du jeune compositeur.

Quelques mois plus tard, il avait été partagé par deux émotions contraires. Sa bien-aimée mourrait en couches, le laissant seul avec sa fille nouvellement née. Désespéré, il l’avait confiée à une nourrice de la région et était parti sur les routes.

Ce fut au cours de ce périple qu’une famille de bohémiens le recueillit au bord d’une route de Provence. Il était ivre mort, à moitié nu, allongé dans un fossé après une nuit de ripaille et de débauche. Le convoi serait passé sans s’arrêter, quel intérêt aurait offert un homme en culotte et chemise et désargenté si la matriarche ne leur avait ordonné de le recueillir.

Les remèdes de cette femme ainsi que la joie de vivre des gitans le firent sortir de sa mélancolie. La vieille lui expliqua ce qu’il était devenu grâce à l’amour de sa bien-aimée, et pourquoi il n’avait pas succombé au mauvais coup de poignard qui lui avait transpercé l’abdomen. Pendant plusieurs mois, elle l’instruisit de ses savoirs et quand il eut appris tout ce qu’elle avait à lui enseigner, elle l’enjoignit à retrouver son statut et ses richesses afin de retrouver sa fille. En les quittant, il leur promit qu'il n'oublierait jamais oublier ce qu’ils avaient fait pour lui et ce fut ainsi qu’il devint une légende vivante chez les gitans : l’éternel séducteur qui ne vieillit jamais et que toutes jeunes filles gitanes rêvent d’avoir pour époux.

Fort de ce nouveau savoir et désireux d’en connaître davantage, il s’enferma dans des bibliothèques royales et impériales, passa de monastère en monastère puis il obtint enfin l’autorisation de consulter les archives vaticanes. Il découvrit ainsi l’existence des Veilleurs et des Appelés, ces mystérieux envoyés chargés d’accompagner l’Elévation de l’humanité dans le Monde de la Dame. Plus il en apprenait et plus il était angoissé. Il savait ce qu’il devait faire pour continuer à vivre mais cela le troublait. Il devait séduire et avoir un enfant avec sa fille et ainsi de suite au cours du temps. Il ne serait pas le premier à le faire mais cela lui semblait impossible. Il avait beau avoir côtoyé les grands libertins de ce siècle, il y avait un pas à franchir entre le libertinage et ce qu’il se préparait à faire. Ce fut la rencontre fortuite avec le comte Van Dyck qui le décida.

Au cours de ses pérégrinations à la recherche de documents qu’il rassemblait dans sa bibliothèque personnelle, il arriva dans cette ville au bord de l’océan. Elle était située non loin d’un volcan, entre la mer et la forêt. Ses informateurs lui avaient indiqué que dans la crypte d’un temple en ruine non loin du volcan se trouvait une salle contenant des coffres avec des parchemins. Il était sur la piste des écrits d’un philosophe romain connu des seuls initiés qui aurait consigné sur des rouleaux de papyrus et des parchemins des textes racontant la création du monde. Il n’était malheureusement pas le seul sur la piste des épîtres perdues de Benedictus, le comte les cherchait aussi. Lors de leur confrontation souterraine, il en était sorti vainqueur mais il s’était fait un ennemi de cet homme. Leur combat l’avait laissé affaibli et s’il avait réussi à faire fuir le comte gravement blessé, il était lui-même proche du trépas. Il ne dut sa survie que grâce à ce qu’il était devenu et à l’intervention quasi-miraculeuse d’un Veilleur, en fait une Veilleuse, qui l’avait soigné et avait continué son éducation. Elle lui avait donc expliqué la nature du comte, un Appelé qui avait rejeté son engagement de protéger l’humanité et qui cherchait à entrer en contact avec des entités démoniaques pour accroître son emprise sur le monde. Sylvie, ainsi qu’elle s’appelait, compléta la formation qu’il avait déjà reçu de la bohémienne et le convainquit de retrouver sa fille et de faire ce qui devait être fait. Sa mission était d’affronter le comte Van Dyck et de le mettre hors d’état de nuire pour toujours.

En enchaînant sur une sarabande de Haendel, Gérald se demandait comment il allait pouvoir expliquer qui il était et ce qu’il attendait d’elle à Viviane. Devait-il lui avouer la vérité où devait-il se taire comme il le faisait depuis plus de deux siècle. Il pensait à elle, à sa mère, à sa grand-mère avec lesquelles il avait vécu des histoires amours troublantes et incestueuses, mais il n’avait pas le choix.

Aujourd’hui, les choses semblaient différentes. Il se doutait que cette nouvelle confrontation avec le comte serait décisive. Certes si le comte avait gagné en puissance, lui aussi avait accumulé du savoir.

Il verrait bien le moment venu. Ses pensées le ramenèrent à Viviane et il se demanda ce que pouvait sa fille et amante dans sa petite chambre du manoir chez le comte.

En réalité, Viviane était avec Marie dans ce bar tenu par deux amants. Marie l’avait découvert par hasard et venait y prendre un verre de temps en temps quand elle avait envie d’être seule et de ne pas être importunée par les hommes. Parfois elle en profitait pour se laisser draguer par une femme afin de ne pas finir la soirée seule. Mais ce soir-là, avec Viviane, elles avaient juste envie de passer un moment tranquille entre filles et de boire quelques cocktails sans se soucier du temps qui passe. Après plusieurs mojitos, et un hamburger, elles se décidèrent à rentrer.

— Tu viens à la maison ?

— Il est tard et je n’ai pas mes affaires pour me changer…

— Bah ! On fait presque la même taille, je te prêterai des affaires pour demain.

— D’accord !

Les protestations de Viviane n’étaient que pure forme car cela faisait un moment que les caresses de son amie lui manquaient. Certes, il y avait eu Gérald mais cela n’avait pas la même saveur.

Bras dessus, bras dessous, elles remontèrent guillerettes vers l’appartement de Marie. La nuit était tombée et en passant près du couvent, elles crurent entendre des mélopées lugubres. Marie frissonna.

— Ces murs me donnent la chair de poule, et ces chants… quelle tristesse… je me demande quel Dieu elles prient…

— Je ne sais pas non plus, répondit Marie en se souvenant de sa visite avec le panier de fleur et de la sœur qui lui avait ouvert.

— Je n'ai rien trouvé sur le net. J'essaierai d’en savoir plus la prochaine fois que le professeur me demandera de faire une commission pour lui.

— Tu as fait des commissions pour lui ?

— Oui, ça fait partie des termes du contrat pour un loyer modéré en échange de quelques services…

Marie blêmit un peu.

— C'était des fleurs ou des insectes ?

— Des fleurs, pourquoi ?

— Pour rien… se reprit Marie.

Elle en avait déjà trop dit.

— Allez dis-moi, s’il te plaît !

— Non, je ne peux pas, mais estime toi heureuse qu’il s’agisse de fleurs…

— Explique !

— Je ne peux pas…

Au même instant, les deux femmes voient surgir Satiricon sous sa forme humaine. Il embrassa goulûment Marie qui frissonna d’aise et en se tournant vers Viviane il tenta de l’embrasser sur la bouche à son tour. Malgré l’alcool, elle lui refusa ce baiser mais lui permit quand même de poser ses lèvres sur les siennes. Elle fut parcourue d’un frisson à leur contact et comprit l’attirance de Marie pour cet homme. Ses baisers avaient quelque chose de spécial. Prenant les deux jeunes femmes par la taille, ils montèrent en riant jusqu'au logis de Marie.

Satiricon jubilait. Comme son maître, il avait remarqué que la jeune fille qui logeait dans la chambre sous les combles avait quelque chose de spécial. Après ce baiser, il en était certain. Il allait utiliser son pouvoir de suggestion pour tenter d’en profiter.

— Viens ma chérie, viens t’amuser avec nous. Tu vas découvrir quel amant merveilleux il est.

Sans comprendre pourquoi, Viviane se sentait attirée par ce couple enlacé qui s’embrassait.

Satiricon retira le chemisier de son amante et commença à lui embrasser les seins. Marie gémissait et attrapa Viviane pour qu’elle se colle à eux. Prise dans la frénésie de l’instant, elle enlaça les deux amants et posa ses lèvres sur le sein laissé libre par Satiricon. Son amie gémissait et lui caressait les cheveux. Elle releva la tête et se laissa embrasser par Marie. Satiricon les prit dans ses bras et il alla les déposer sur le lit.

Il les interpella au milieu d’un baiser passionné.

— Les filles ! Regardez ce que j’ai pour vous.

Elles le regardèrent et virent qu’il sortait des fleurs de Pandora séchées.

— On va passer une bonne soirée avec ça…

Il alla prendre un petit photophore et après l’avoir allumé, il posa quelques fleurs de Pandora dans la flamme. Une fumée bleutée s’éleva et envahit la chambre.

Frénétiquement, les deux femmes se mirent nues et furent rejointes par Satiricon qui venait de prendre la forme qu’il affectionnait dès qu'il était avec deux femmes : celle du démon félin.

Il posa ses lèvres sur celles de Viviane qui cette fois ci ne le repoussa pas. Le démon ronronnait, il allait parvenir à ses fins avec la protégée du comte.

— Encore ! gémissait-elle, alors qu'il s'éloignait d'elle pour s'occuper de son amante.

Sachant qu’il avait vaincu la jeune femme, Satiricon poussa encore l’avantage pour prendre le dessus. Viviane tremblait de tous ses membres. Elle allait jouir. Satiricon abandonna sa bouche et allongea les deux femmes sur le lit pour les honorer ensemble.

Après avoir partagé des instants de plaisir, il se retira en douceur et les regarda récupérer lentement, un sourire concupiscent aux lèvres.

— Alors mes jolies, vous en voulez encore…

Sans hésiter, elles lui répondirent oui.

Il approcha alors son visage de l'intimité de Viviane et quand celle-ci sentit le souffle chaud du souffle du démon sur sa peau, un rugissement de douleur emplit la pièce et d’un bond, Satiricon s'enfuit hors l’appartement en gémissant.

Stupéfaites, les deux jeunes femmes ne comprenaient plus rien. Elles se regardèrent surprises puis reprirent leurs jeux.

Le petit matin les surprit enlacées. Elles eurent juste le temps de se doucher avant de prendre le chemin du lycée.

— Que s’est-il passé avec Satiricon ? Que lui as-tu fait ?

— Je ne sais pas. Il allait me faire du bien sûrement….

Marie sourit aux mots de son amie, si elle connaissait la nature réelle de son amant, elle ne dirait pas la même chose.

— C’est étrange, le connaissant, je ne comprends pas qu’il n’ait pas profité de deux jolies femmes qui s’offraient…

— Je l’ai entendu hurler comme s’il avait été blessé…

— Ecoute ! Ce n’est pas grave, nous en avons bien profité toutes les deux…

— Oh oui ! J’espère que Gérald ne s’en offusquera pas.

— Tu n’es pas obligée de lui dire, ça restera notre secret.

Au matin, Gérald, les yeux fatigués après une nuit de travail sur ses incunables, embrassa les jeunes femmes à l’entrée du lycée qu’ils trouvèrent en effervescence.

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