vendredi 18 septembre 2020

Ille -09- Renaissance

 

Profitant de l'absence de l'infirmière dans le bureau infirmier, je me suis approchée de la perfusion qui alimentait mon corps et j'ai injecté la solution de chlorure de potassium que j'avais réussi à subtiliser discrètement quelques jours plus tôt.

Aussitôt, je vis mon corps inerte parcouru de spasmes et les appareils de surveillance se sont affolés. Je sortis en courant dans le couloir paniquée en appelant l'infirmière de garde qui revenait tranquillement vers le bureau.

— Que se passe-t-il ? me demanda-t-elle inquiète par mon état d'excitation.

— Venez vite ! Je crois qu'il ne va pas bien.

Nous nous sommes précipitées dans la chambre et l'infirmière vit mon corps sans vie sur le lit. Elle appela le médecin de garde en lui décrivant calmement et professionnellement la situation.

Je sombrai alors dans l'inconscience…

 

 

 

 

Pendant un temps indéterminé, mon esprit resta dans le flou et au moment où je repris conscience, je réalisai que je n'étais plus dans le corps de Mireille.

Je ne voyais rien, je n'entendais rien, je ne sentais rien, je ne ressentais même plus rien. Je me mis à hurler, mais aucun son ne sortait de ma bouche, d'ailleurs en avais-je une ? Je ne pouvais plus bouger.

Une voix traversa alors mon esprit. Tu as voulu forcer le destin, le destin s'est vengé. On ne met pas impunément fin à une vie.

Puis de nouveau, plus rien...

 

 

 

 

Sauf la perception d'un bruit régulier comme de battements de cœur.

Mes souvenirs commencent à s'estomper.

— Qui suis-je ? Où suis-je ? Une voix étouffée me parvient dans cette tiède obscurité.

— Comment vas-tu mon bébé ce matin ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire