Profitant de
l'absence de l'infirmière dans le bureau infirmier, je me suis approchée de la
perfusion qui alimentait mon corps et j'ai injecté la solution de chlorure de
potassium que j'avais réussi à subtiliser discrètement quelques jours plus tôt.
Aussitôt, je
vis mon corps inerte parcouru de spasmes et les appareils de surveillance se
sont affolés. Je sortis en courant dans le couloir paniquée en appelant
l'infirmière de garde qui revenait tranquillement vers le bureau.
— Que se
passe-t-il ? me demanda-t-elle inquiète par mon état d'excitation.
— Venez vite !
Je crois qu'il ne va pas bien.
Nous nous
sommes précipitées dans la chambre et l'infirmière vit mon corps sans vie sur
le lit. Elle appela le médecin de garde en lui décrivant calmement et
professionnellement la situation.
Je sombrai alors
dans l'inconscience…
Pendant un
temps indéterminé, mon esprit resta dans le flou et au moment où je repris
conscience, je réalisai que je n'étais plus dans le corps de Mireille.
Je ne voyais
rien, je n'entendais rien, je ne sentais rien, je ne ressentais même plus rien.
Je me mis à hurler, mais aucun son ne sortait de ma bouche, d'ailleurs en
avais-je une ? Je ne pouvais plus bouger.
Une voix
traversa alors mon esprit. Tu as voulu forcer le destin, le destin s'est
vengé. On ne met pas impunément fin à une vie.
Puis de
nouveau, plus rien...
Sauf la
perception d'un bruit régulier comme de battements de cœur.
Mes souvenirs
commencent à s'estomper.
— Qui suis-je
? Où suis-je ? Une voix étouffée me parvient dans cette tiède obscurité.
— Comment
vas-tu mon bébé ce matin ?
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